Ce document s’adresse à tous les ordres de gouvernement au Canada. La vision commune1qu’on y présente est fermement ancrée dans un cadre fondé sur des données probantes qui devrait être utilisé par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pour bâtir un système d’éducation préscolaire et de garde à l’enfance (ÉPGE)2 équitable pour tous.
La communauté des services de garde du Canada, qui s’étend d’un bout à l’autre du pays, reconnaît que les communautés autochtones, dans leurs efforts pour concevoir, fournir et administrer des programmes et des services d’éducation préscolaire et de garde à l’enfance qui répondent à leurs besoins et à leur volonté d’autodétermination, doivent être soutenues. La vision que nous partageons avec elles comporte beaucoup de points communs, néanmoins nous reconnaissons que les communautés autochtones peuvent choisir des approches et des contenus qui leur sont propres. La Commission de vérité et de réconciliation a demandé aux gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et autochtones de mettre sur pied, dans le cadre d’un processus de guérison et de réconciliation, des programmes d’éducation à la petite enfance respectueux de la culture des familles autochtones.
Nous commençons par démontrer que les programmes d’éducation préscolaire et de garde à l’enfance de grande qualité font intégralement partie d’une approche holistique en matière de politique sociale, chevauchant de multiples domaines, notamment le travail, le développement social, la santé, la famille et l’infrastructure sociale. Ils jouent un rôle essentiel pour soutenir les enfants, les familles et les collectivités, favoriser l’inclusion sociale, lutter contre la pauvreté des enfants et des familles, stimuler l’économie et promouvoir l’égalité des femmes. Par conséquent, les tarifs élevés que doivent verser les parents et l’accès limité aux services de garde de qualité au Canada nuisent à plusieurs programmes sociaux et économiques de grande importance.
L’accès à l’éducation préscolaire et à la garde à l’enfance est manifestement un problème pour la classe moyenne canadienne. En effet, même en 2015, une majorité de familles de la classe moyenne ne peut pas trouver ni s’offrir les services éducatifs et de garde à l’enfance de qualité dont elle a besoin et qu’elle désire. Et pour les familles en situation de pauvreté, le problème est encore plus criant. Dans un pays où quarante pour cent des enfants autochtones vivant dans une réserve ou hors réserve grandissent en situation de pauvreté, on ne peut pas surestimer l’urgence d’agir résolument en matière d’éducation préscolaire et de garde à l’enfance.
Enfin, nous reconnaissons que la mise en place de ce cadre s’inscrit dans un processus continu, que cela ne peut se faire d’un seul coup. Notre vision est sans doute idéaliste et ambitieuse et, cela étant, prendra du temps à se concrétiser. Mais, même si la construction d’un excellent système d’éducation préscolaire et de garde à l’enfance est une démarche complexe, nous soutenons que l’exercice en vaudra indéniablement la peine si nous partons sur de bonnes bases.
1 La « vision commune » dont s’inspire ce document a été élaborée en prévision du congrès Services de garde 2020 (novembre 2014 à Winnipeg au Manitoba). On peut en obtenir une version anglaise et française.
2 Les garderies, la garde en milieu familial réglementée, les prématernelles ou jardins d’enfants et les maternelles font partie de l’éducation préscolaire et la garde à l’enfance qui signifie la même chose qu’apprentissage et garde des jeunes enfants.
3 Par « universalité », on entend la participation facultative (à la discrétion des parents) et des services abordables accessibles et adaptés.
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