STTP - 2020-11-27 - Ce Vendredi fou, pensons aux travailleuses et travailleurs, pas aux aubaines!

Ce Vendredi fou, pensons aux travailleuses et travailleurs, pas aux aubaines!

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Vendredi 27 Novembre 2020

Jan Simpson, CUPW National President / Présidente nationale, Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes

Pour bien des gens en Amérique du Nord, le Vendredi fou est le plus grand jour de magasinage de l’année. Les gens font la chasse aux aubaines, tandis que de nombreux travailleurs et travailleuses font de leur mieux pour répondre à la demande. Je ne participerai pas à la frénésie du Vendredi fou. Je me souviendrai plutôt qu'il y a deux ans, le 27 novembre 2018, le premier ministre Trudeau a ordonné le retour au travail des travailleurs et travailleuses des postes sans qu’aucun de nos problèmes ne soit réglé.

À l’automne 2018, les membres du STTP ont entamé une série de grèves tournantes pour freiner les reculs de Postes Canada et négocier de nouvelles conventions collectives pour l’unité urbaine et les FFRS. Les travailleuses et travailleurs des postes en avaient assez d’attendre et voulaient de vraies solutions à leurs problèmes. Malgré ses beaux discours sur l’importance de la libre négociation collective, le gouvernement fédéral n'a rien fait pour forcer Postes Canada à négocier sérieusement avec nous. Au contraire, il a déposé un projet de loi pour mettre fin à notre débrayage et nous obliger à retourner au travail.

Le mouvement syndical a dénoncé la loi de retour au travail. L’Association canadienne des libertés civiles l’a qualifiée de « menace grave aux droits constitutionnels des travailleuses et travailleurs ».

Cette loi allait à l’encontre d’un certain nombre de décisions juridiques. Par exemple, en 2016, le juge Stephen Firestone de la Cour supérieure de l’Ontario a statué que la loi ordonnant le retour au travail du STTP en 2011 violait les droits à la liberté d’association et à la liberté d'expression prévus par la Charte canadienne des droits et libertés. En 2015, la Cour suprême du Canada a déclaré que le droit de grève était fondamental et protégé par la Constitution.

Le STTP conteste devant les tribunaux la loi de retour au travail de 2018.

Les victoires juridiques sont importantes, mais les batailles devant les tribunaux ne suffisent pas. À la fin de 2021 et au début de 2022, les conventions collectives des FFRS et de l’unité urbaine viendront toutes deux à échéance. Nous devons commencer à nous préparer dès maintenant.

Les travailleuses et travailleurs des postes doivent établir leur programme de revendications. Nous avons besoin d’une solution réelle et tangible aux problèmes très réels auxquels nous sommes confrontés. Nous devons faire preuve d’intelligence et de stratégie dans nos revendications. Pour sortir vainqueurs des négociations, nous devons mobiliser et renforcer le pouvoir des membres, et dire à Postes Canada et aux responsables politiques que nous sommes prêts à nous battre et à protéger la libre négociation collective. Nous devons envoyer le même message à nos alliés du mouvement syndical et du mouvement de justice sociale, et leur demander leur soutien et leur solidarité.  

Le 27 novembre, plutôt que de « courir les aubaines », je penserai à tout ce qu’il nous faut pour conclure de nouvelles conventions collectives qui protégeront notre santé et notre sécurité, qui nous permettront de vivre dans la dignité et qui exigeront de Postes Canada qu’elle offre une gamme de nouveaux services, y compris des services bancaires postaux.

 

Solidarité,

Jan Simpson
Présidente nationale