STTP - 2022-02-01 - DÉCLARATION - Le convoi : l’opposé du bien commun

DÉCLARATION - Le convoi : l’opposé du bien commun

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Mardi 1 Février 2022

Pour le STTP, manifester est un moyen légitime d’exprimer son opposition aux gouvernements et aux patrons et de faire valoir les revendications qui visent à rendre justice. Le STTP s’y connaît en la matière : grèves, rassemblements et manifestations font partie de son histoire depuis toujours.

Bon nombre d’éléments différencient le type de désobéissance civile que pratiquent les militantes et militants du STTP et le convoi qui s’est installé sur le territoire anishnabe non cédé (Ottawa) au cours de la fin de semaine du 29 janvier 2022.

Les manifestations du STTP visent à redresser des injustices. Règle générale, le STTP présente des revendications (p. ex., améliorer les conditions de travail de ses membres au moyen de la négociation), et si, au fil du temps, ces revendications ne sont pas satisfaites, il lance une campagne pour amener les personnes au pouvoir à modifier leurs politiques et mesures pour accéder à ses revendications. Le STTP accompagne ses revendications d’explications et d’un contexte de manière à renseigner ses membres et les autorités à qui les revendications s’adressent. Le STTP croit en des manifestations non violentes qui reposent sur des principes, sont axées sur le changement social positif et sont organisées avec intégrité et transparence. Il présente des revendications et négocie des solutions avec ses vis-à-vis.

Pour sa part, le convoi, qui, au départ, revendiquait le retrait de l’obligation vaccinale imposée aux camionneurs qui traversent la frontière canado-américaine a changé de cap pour exiger la fin de toutes les mesures sanitaires relatives à la COVID-19. Il demande aussi le renversement du gouvernement élu et sa prise de contrôle. Les camionneurs canadiens se sont distanciés de ces exigences. Il n’est pas clair si la majorité des personnes présentes à la manifestation comprennent que l’objectif à la base du convoi est de destituer le gouvernement. Savent-elles aussi qu’un nombre important de ses organisateurs préconisent une prise de contrôle fasciste ou font la promotion de la haine et du racisme, comme en témoigne le déploiement de drapeaux confédérés, par exemple? Les drapeaux confédérés et les croix gammées n’ont pas leur place dans une société démocratique et doivent être rejetés avec vigueur.      

L’absence d’une réponse ferme de la part des autorités aux actions et positions prises par ce convoi pose problème. Des manifestants ont profané des monuments, intimidé d’autres personnes et ont agi comme des vandales. Nous dénonçons ces comportements et rappelons aux membres que, bien souvent, les forces policières n’hésitent pas à intervenir de manière plus immédiate et brutale lorsque des groupes formés de personnes de couleur et d’Autochtones organisent des manifestations pacifiques.

Il existe des moyens convaincants et appropriés d’exprimer son opposition aux politiques publiques. Aujourd’hui plus que jamais, n’oublions pas que, pour parvenir à une société juste et équitable pour tous, il faut y mettre des efforts et travailler de concert avec nos alliés.