Grève au Québec : Au nom de la société québécoise

Cette semaine au Québec, plus d’un demi-million de personnes sont en grève. Les fonctionnaires de la province, dont les enseignantes et enseignants et les infirmières et infirmiers, se battent encore pour améliorer leur salaire et leurs conditions de travail. Le Québec n’a jamais connu une grève d’une telle ampleur; c’est dire à quel point les travailleuses et travailleurs n’en peuvent plus des politiques du premier ministre Legault, qui favorise toujours les entreprises et les riches aux dépens de la classe ouvrière et des services publics.

Les syndiqués du Front commun, formé par la Confédération des syndicats nationaux, la Centrale des syndicats du Québec, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, de même que les syndiqués de la Fédération autonome de l’enseignement et de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, représentent plus de 10 % de la main-d’œuvre totale de la province. L’éventualité d’une grève générale illimitée paraît de plus en plus probable, car les pierres d’achoppement des négociations demeurent nombreuses de part et d’autre.

Le système de santé public du Québec a été décimé à cause de l’exode, depuis deux ans, de quelque 20 000 travailleuses et travailleurs poussés à bout par les conditions de travail intenables dans les hôpitaux et les cliniques de la province. De surcroît, la rémunération relativement faible et les conditions de travail difficiles des médecins de famille contribuent à la crise, car des centaines de milliers de Québécoises et Québécois, sans accès à des soins de première ligne, se trouvent contraints d’engorger encore davantage les urgences déjà bondées. Exemple concret : un hôpital a récemment frôlé un taux d’occupation de 200 %.

Le secteur de l’éducation étouffe, lui aussi, d’où la grève de près de 70 000 enseignants et enseignantes. Au début de l’année scolaire de 2023, plus de 8 500 postes d’enseignement étaient toujours vacants. La crise a atteint son paroxysme. Les travailleurs et travailleuses se sont levés, risquant le tout pour le tout, parce qu’il est hors de question pour eux d’accepter que la situation se détériore encore davantage.

Le gouvernement Legault se traîne les pieds à la table de négociation dans l’espoir que le soutien populaire pour les grèves s’amenuise, que les parents perdent patience, et que le froid dissuade les grévistes de faire du piquetage. Mais le gouvernement, avec ses manigances, oublie quelque chose que les syndicats en grève savent, tout comme la grande majorité de la population québécoise à leurs côtés : cette lutte, elle est menée au nom de la société québécoise, et les citoyennes et citoyens ne baisseront pas les bras.

Si vous le pouvez, joignez-vous à une ligne de piquetage. En appuyant la grève, vous défendez l’accès à des services publics gratuits et de qualité, notamment les systèmes de santé et d’éducation. Si vous ne pouvez pas aller piqueter, vous pouvez démontrer votre solidarité en affichant un graphique sur les réseaux sociaux : https://www.frontcommun.org/outils-numeriques/. Nous serons peut-être bientôt appelés à débrayer nous aussi, alors n’hésitez pas à faire preuve de solidarité.

Rendez-vous sur les lignes de piquetage!

Solidarité,