STTP - 2016-07-05 - Réponse à la lettre du 4 juillet de la SCP – Unité urbaine

Réponse à la lettre du 4 juillet de la SCP – Unité urbaine

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Mardi 5 Juillet 2016

Par courriel et par la poste

 

Bruno Cadieux

Négociateur en chef – unité urbaine

Société canadienne des postes

2841, promenade Riverside, bureau N0060

Ottawa (Ontario)  K1A 0B1

 

Objet : Négociations de l’unité urbaine

 

Monsieur, Nous donnons suite à votre lettre du 4 juillet 2016.

 

Vous y livrez votre lecture de l’offre globale soumise par la Société le 25 juin 2016 en faisant ressortir ce que vous semblez considérer comme ses plus grands mérites.

 

Par ailleurs, vous y critiquez vertement l’offre globale déposée par le Syndicat le 1er juillet 2016 et allez même jusqu’à dénoncer le moment où elle a été faite. Vous vous permettez également, de façon condescendante, de qualifier cette offre de décevante.

 

Or, vous taisez le fait que de nombreuses préoccupations exprimées par la Société quant à son développement futur, notamment en matière d’expansion de ses activités dans les domaines des colis et du courrier sans adresse, ont fait l’objet d’ententes prouvant hors de tout doute l’engagement du Syndicat envers la pérennité de l’entreprise.

 

Ainsi, nous nous expliquons mal que vous puissiez ne pas tenir compte du fait que le Syndicat a fait droit à une demande importante de la Société, selon ses propres dires, relativement à l’utilisation d’appareils GPS. La Société faisait valoir que l’utilisation de cette technologie lui permettrait de mieux suivre les colis en temps réel et ainsi lui procurer un avantage concurrentiel sur ses compétiteurs. Le Syndicat a collaboré avec la Société et a accepté l’utilisation de cette technologie et a montré son ouverture et son intérêt à participer à l’expansion du service postal canadien.

 

Votre lettre occulte aussi l’importante entente intervenue entre les parties, conditionnellement à la conclusion d’un règlement global, quant aux normes de livraison des envois sans adresse. Le Syndicat y a accepté une remise en cause de méthodes de travail bien ancrées, notamment en misant sur le développement des affaires de la Société qui pourrait en résulter.

 

Également, malgré une structure déjà intégrée à la convention collective relativement à la livraison des colis, le Syndicat s’est montré prêt à accepter le principe d’une structure flexible par laquelle la Société pourrait livrer des colis les matins, les soirs et la fin de semaine.

 

Par contre, en distribuant allègrement vos reproches au Syndicat, vous omettez de mentionner que les négociations ont à ce jour principalement porté sur les préoccupations de la Société et que bien peu des préoccupations importantes du Syndicat et de ses membres ont sérieusement été abordées. Nous nous limiterons à quelques exemples.

 

Le Syndicat, tout en étant prêt à participer au succès continu de la Société, lui demande de reconnaître adéquatement l’apport de ses employées et employés dans ce succès. Ainsi, la protection des effectifs du groupe 1 et la création de postes permanents a été au cœur des préoccupations exprimées par le Syndicat. À ce jour, la Société ne semble pas les avoir entendues. De la même manière, le Syndicat est soucieux de préserver la sécurité d’emploi de ses membres ainsi que leur qualité de vie. La Société n’a pas semblé vouloir s’en préoccuper.

 

La Société ignore aussi le fait qu’en 2011 la Loi C-6 avait imposé à nos membres une augmentation de salaires moins généreuse que celle que la Société était prête à leur consentir. Cette loi a été invalidée et le Syndicat considère que les torts qu’elle a causés à ses membres doivent être réparés. Notre proposition salariale en tient compte. Elle tient aussi compte de l’augmentation du coût de la vie, ce que l’offre de la Société ne considère pas en offrant à ses employées et employés de s’appauvrir alors même qu’elle affiche des profits.

 

Nous profitons également de la présente pour aborder un sujet soulevé par la communication de M. Mark MacDonell au sujet de la modification des conditions d’emploi et que vous nous avez remise le 3 juillet 2016. Entre autres, cette communication stipule que la Société envisage, après qu’un avis de 72 heures aurait été envoyé en vertu du Code, de mettre fin aux prestations des employées dont les réclamations au PAICD ont été approuvées.

 

Or, les employées et employés touchant des prestations du PAICD en lien avec une invalidité survenue avant l’envoi du préavis doivent être considérés comme bénéficiant de droits acquis. Ainsi, outre le fait que la Société s’en prendrait aux plus vulnérables, le fait de mettre fin à leurs prestations constituerait une action illégale qui, outre le fait qu’elle nuirait à l’image de la Société, constituerait une action illégale qui serait vigoureusement contestée en justice par le Syndicat par tous les moyens utiles.

 

Nous prenons enfin acte du fait que la Société, dans sa communication du 3 juillet, exprimait qu’un arrêt de travail nuirait à la clientèle, aux employées et employés et à la Société.

 

Jusqu’à hier également, le discours de la Société était à l’effet que son offre du 25 juin 2016 jetait les bases d’un règlement.

 

En cours de journée hier ce discours a changé. La Société a fait volte-face et a annoncé que son offre du 25 juin 2016 était dorénavant une offre finale. Elle a également transmis au Syndicat un préavis de lock-out qu’elle entend exercer le 8 juillet, malgré son propre aveu que cela lui serait nuisible.

 

Ce double discours n’a rien de rassurant et soulève des questions sérieuses quant à la volonté réelle de la Société d’obtenir une entente négociée. Le Syndicat n’a pas l’intention de modifier le sien. Il demeure engagé dans la résolution négociée du différend, comme il l’a été depuis le 20 novembre 2015.

 

Le Syndicat est prêt, comme il l’a toujours été, à continuer de négocier. Notre but est d’en arriver à un règlement négocié acceptable pour les deux parties. Nous demandons à la Société d’en faire autant.

 

Sylvain Lapointe

Négociateur en chef

Unité urbaine

 

c.c. :   Justin Trudeau, Premier ministre du Canada

           Judy Foote, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement

           MaryAnn Mihychuk, ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail

           Karine Trudel, MP – Nouveau Parti démocratique

           Steven Blaney, MP – Parti conservateur du Canada

           Simon Marcil, député – Bloc Québécois

           Guy Baron, directeur général, Service federal de mediation et de conciliation

           Sheri L. King, médiatrice

           Audrey-Mélissa Therrien, médiatrice

           Conseil exécutif national

           Membres du Comité de négociation, STTP

 

/jl sepb 225  / gl cupe 1979

Sylvain Lapointe
Négociateur en chef de l’unité urbaine