Cette journée, les Autochtones la demandaient depuis des décennies. Il aura fallu attendre le 21e siècle avant que le gouvernement se décide enfin à poser un geste symbolique et à déclarer une Journée nationale des peuples autochtones. Les colonisateurs européens, usant de malhonnêteté et d’ententes de mauvaise foi, ont volé les territoires sur lesquels nous vivons. Pendant des générations, notre société a tenté d’effacer et d’assimiler les cultures autochtones plutôt que de reconnaître leurs contributions à un monde sain et respectueux, qui honore la vie sous toutes ses formes. Tous les ans, pour souligner cette journée et rendre hommage aux générations de peuples autochtones mis à l’écart par le colonialisme, le STTP produit une affiche représentant l’œuvre d’une ou d’un artiste autochtone.
Cette année, l’affiche reproduit l’œuvre de l’artiste innu Anatole St-Onge. Issu d’une famille de chasseurs, de bûcherons et de musiciens de Pessamit, Anatole vit à Maliotenam depuis près de 20 ans. En 2008, un membre de sa famille lui demande de lui trouver un chevalet, mais cette personne décède le lendemain. Submergé par le chagrin, Anatole se demande si le chevalet lui était destiné. En 2010, il troque sa guitare contre un pinceau. À 45 ans, il découvre le lien qui l’unit à la toile et qui va devenir une nouvelle vocation.
Portraitiste doué, ses tableaux dégagent une grande sérénité. Anatole aime s’émerveiller et émerveiller les autres. Toujours modeste, il souhaite que son œuvre puisse toucher le public et lui apporter la profonde sérénité qu’il a éprouvée en peignant ses tableaux.
Ce tableau est issu d’une photo prise par Francis Disalvio lors du rassemblement Idle No More tenu à Montréal. La culture autochtone est en une d’histoires et de partage. Voici ce que dit Anatole à propos de l’homme représenté sur sa toile : « ses cheveux, sa démarche… me rappellent un ami à moi et de la famille qui vivait à Montréal et qui aujourd’hui n’est plus ».
Le mouvement Idle No More, qui a vu le jour en décembre 2012, à l’initiative de quatre femmes, représente la montée des peuples autochtones. Notre société colonisée produit des milliardaires et en laissent d’autres mourir de faim. Pourtant, après des générations de désespoir et de déni, l’espoir renaît. De nouvelles générations de jeunes Autochtones retrouvent leur histoire et leur raison d’être et nous inspirent à veiller à la préservation de la terre. Le silence a assez duré!
Le colonialisme et le capitalisme ont détruit la planète et appauvri les gens. Aujourd’hui, nous faisons face à une catastrophe climatique, à une crise en ébullition qui change la planète à jamais et qui se répercutera cruellement sur les générations à venir. Les contributions et les connaissances autochtones sont essentielles pour nous aider à comprendre en quoi consiste des relations respectueuses et durables avec la vie sous toutes ses formes.
Le 21 juin est la journée désignée par le gouvernement pour « pour célébrer la culture et l’apport des peuples des Premières Nations, Inuits et Métis ». Mais elle est bien plus que cela. Il s’agit d’une journée de solidarité qui reconnaît la lutte pour la liberté et la libération des peuples autochtones. Elle est aussi une célébration qui remonte à des siècles et qui marque un renouveau. Elle fait partie d’un grand cycle qui est connecté et qui toujours se poursuit. Il est temps d’espérer et de renaître.
Nous tenons à témoigner notre reconnaissance à cet artiste pour son travail et à toutes ces générations d’Autochtones dont nous ignorons le nom, qui se sont battues pour survivre au colonialisme, à la culture des colons et pour rester en harmonie avec leur milieu. À cause des changements climatiques, la planète se réchauffe et il nous revient à tous et chacun d’emprunter la voie du changement. Le 21 juin, et tous les jours de l’année, nous pouvons nous joindre à cette marche pour la justice. Nous sommes tous et toutes reliés.
Solidarité,
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