STTP - 2021-06-15 - Journée nationale des peuples autochtones 2021

Journée nationale des peuples autochtones 2021

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Mardi 15 Juin 2021
2019-2023/274

Nous réduire au silence? Plus jamais. Journée nationale des peuples autochtones - Le 21 juin 2021 (Affiche)Célébrons la Journée nationale des peuples autochtones le 21 juin

Chaque année, nous encourageons tous les membres à honorer cette journée avec déférence et solidarité. En 2021, la découverte d’une fosse commune de 215 enfants autochtones, située dans un ancien pensionnat à Kamloops, doit susciter notre indignation face à la violence continue du colonialisme.

 

Nous réduire au silence? Plus jamais.

L’affiche ci-jointe nous invite à célébrer la journée du 21 juin. Elle est l’œuvre de Tristan Jenni, une artiste autochtone établie à Edmonton, qui investit également ses efforts à sensibiliser le public sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Découvrez son travail sur tristenjenniart.com.

Voici les thèmes de cette année. Ils s’inscrivent dans le droit fil du message formulé par le groupe des travailleuses et travailleurs autochtones.

 

Force et résilience à la rencontre de la vérité et de la réconciliation

Le gouvernement canadien est finalement en train de mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, après s’y être opposé (avec seulement trois autres pays) lors de son élaboration en 2007. Cela en dit long. On a beau faire des discours et des excuses, rien ne peut dissimuler la farce continue qui entoure le vol, la dépossession et l’appropriation des terres. La société coloniale s’est construite à partir d’un traumatisme intergénérationnel sans trêve, auquel les Nations Unies donnent le nom de génocide.

 

Décès d’enfants, disparitions et assassinats de femmes et de jeunes filles : y aura-t-il une fin?

De nombreux peuples autochtones étaient traditionnellement des sociétés matriarcales. Les femmes y tenaient un rôle différent et mieux respecté que sous le schéma patriarcal apporté sur ces terres par les Européens. Le patriarcat a conduit à d’horribles injustices, comme la stérilisation forcée des femmes autochtones. Et les injustices continuent.

Aujourd’hui, on constate une disproportion de femmes autochtones dans le système carcéral. Lorsque les Autochtones défendent leurs terres et leur eau, une des tactiques (qu’on a pu voir à Oka et ailleurs) consiste à attaquer les grand-mères et les aînés afin de provoquer une réaction dont on se sert ensuite pour justifier de violentes répressions.

 

Les traumatismes intergénérationnels et la douleur causée par les pensionnats autochtones : une réalité sans fin

On croit souvent que les injustices d’autrefois sont du passé, mais il n’en est rien.

Savoir sa grand-mère détenue ou assassinée, ou se voir enlever ses enfants ne sont pas des expériences que la plupart d’entre nous connaissent. Mais pendant des générations, et encore aujourd’hui, des enfants autochtones ont été arrachés à leur communauté par l’État. La répression n’appartient pas qu’au passé : la soi-disant Société d’aide à l’enfance retient plus d’enfants autochtones que jamais. Autrefois, nombre de ces enfants étaient vendus à des colons blancs dans toute l’Amérique du Nord. Quant aux femmes et jeunes filles autochtones, elles disparaissent à un rythme alarmant qui ne serait jamais toléré dans la société des non-Autochtones.

Récemment, la police s’est disculpée du meurtre de Chantel Moore, une jeune femme autochtone que les forces de l’ordre ont abattue lors d’un « contrôle de bien-être ». L’année dernière, sur la côte est, une zone de pêche au homard traditionnellement autochtone a été attaquée par des colons, qui présument de connaître les meilleures pratiques, alors que les sociétés autochtones sont pleinement capables de gérer leurs stocks halieutiques et d’assurer une activité durable.

Ce 21 juin, place au respect, à l’honnêteté et à l’humilité. N’oublions pas que tous les non-Autochtones ont profité, directement ou indirectement, des tentatives visant à effacer la violence coloniale de l’histoire. Et bien qu’en parler risque de traumatiser de nouveau les personnes affectées, nous avons le devoir de veiller à ce que la réconciliation et la décolonisation passent du stade de la discussion à celui de l’action concrète. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons voir le jour où nous nous tiendrons véritablement aux côtés des habitants originels de ces terres. Brisons le silence. Ne permettons plus qu’un seul enfant soit enlevé, qu’une seule femme disparaisse, ou que l’appât du gain empoisonne la durabilité des terres.

 

Solidarité,

Dave Bleakney
2e vice-président national (2015-2023)