La consœur Campbell a commencé à travailler à Postes Canada en 1970. Elle occupait alors un poste occasionnel à London, en Ontario. Environ trois ans plus tard, elle a commencé à participer à la vie syndicale. Durant ses 27 années de service, elle a occupé différents postes, dont ceux de secrétaire-trésorière et de présidente de la section locale de North Sydney. De plus, pendant de nombreuses années, elle a été déléguée du STTP au conseil du travail de London. Elle a de plus participé à l’ensemble des conférences et cours d’éducation.
Elle a participé à la grève de 1981, où de nombreux leaders syndicaux ont été emprisonnés. Grâce à cette grève, nous avons obtenu le congé de maternité payé. La consœur Campbell, qui a quatre enfants, avait alors déclaré que, trois fois, elle avait été congédiée parce qu’elle était enceinte. Sans des consœurs comme elle, il nous serait impossible de comprendre ce que les femmes ont vécu à l’époque, et pourquoi le congé de maternité payé était un enjeu aussi crucial.
Son mari a pris sa retraite en 1984, et il souhaitait retourner vivre au Cap-Breton, d’où il est originaire. La consœur Campbell a obtenu une mutation à Glace Bay, où elle s’est mise à déposer des griefs chaque fois qu’elle était témoin d’infractions à la convention collective, et celles-ci étaient nombreuses. Elle a été la première consœur à travailler au bureau de Glace Bay. Pendant sa présidence de la section locale de Sydney, le bureau régional a communiqué avec elle pour lui proposer de devenir coordonnatrice de la campagne « Offensive 88 ». La section locale de Sydney Mines lui a décerné le statut de membre à vie.
La consœur Campbell a été la dernière représentante de la région de l’Atlantique à siéger au comité de négociation de l’unité urbaine, de 1989 à 1992. La tâche était complexe, car il fallait regrouper cinq conventions collectives en une seule.
Même retraitée, la consœur Campbell continue de participer à un grand nombre d’activités et de rassemblements en faveur de la justice sociale. De plus, elle est active dans le milieu de la solidarité internationale. En 2018, l’université York l’a invitée à prendre la parole au sujet du congé de maternité payé. Tout au long de la pandémie, elle a continué de diffuser de nombreux articles auprès des membres de sa collectivité.
La consœur Campbell a le feu sacré. Elle se porte à la défense des droits des travailleurs et travailleuses depuis plus de 50 ans.
J’ai compris que le STTP en avait fait bien davantage que d’autres syndicats. Nous avions à cœur le respect des droits de la personne, les enjeux internationaux, et, bien entendu, les droits des femmes. J’ai toujours été fière de dire que j’étais membre du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, et cette fierté, je la ressens, encore aujourd’hui.
Quand je pense à tout ce que nous avons accompli au fil des ans, j’ai un sentiment de fierté. Le congé de maternité payé, le congé parental, le congé d’éducation, et les services de soutien aux parents d’enfants ayant des limitations fonctionnelles. Peu de conventions collectives comportent de tels avantages, et nous avons réussi à les obtenir.
J’ai souvent lu nos statuts nationaux. J’en étais fière. L’édition que j’ai n’est pas récente, mais elle demeure une source d’inspiration. Voici ce que j’ai envie de dire aux consœurs qui travaillent pour le service postal public : Ces avantages sociaux ne nous ont pas été donnés; nous les avons obtenus de chaudes luttes grâce aux consœurs et confrères qui nous ont précédés et avec qui nous nous sommes montrés solidaires. Il n’en tient qu’à vous de veiller à ce que ces avantages ne vous soient pas retirés.
- Consœur Campbell