Pionnières elles ont marqué le STTP (2025) - Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes

Pionnières elles ont marqué le STTP (2025)

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Pionnières elles ont marqué le STTP (2025)

Anna Beale - Région des Prairies 

Anna Beale - Prairie Region

En 1976, Anna Beale commence à travailler à Postes Canada, marquant ainsi le début d’un parcours qui sera empreint de militantisme syndical et d’altruisme. Peu après avoir terminé sa période d’essai, Anna s’investit activement dans le Syndicat, motivée par sa confiance inébranlable dans l’entraide et la solidarité au travail.

Son dévouement à l’égard de ses consœurs et confrères de travail et sa passion pour la justice se manifestent très tôt. En 1986, Anna est injustement mise à pied, mais sa détermination ne faiblit pas : un an et une procédure d’arbitrage plus tard, elle retrouve son emploi. Cette expérience, au lieu de la décourager, renforce sa détermination à empêcher que l’injustice qu’elle vient de subir ne se reproduise.  

L’engagement d’Anna dans le Syndicat l’amène à occuper divers rôles au fil des ans. Elle est déléguée syndicale, déléguée syndicale en chef, dirigeante des griefs de sa section locale au cours de trois mandats (six ans), et présidente de sa section locale au cours de trois mandats (dix ans). Pendant tout ce temps, elle défend sans relâche les intérêts de la section locale de Calgary. Son rayonnement dépasse les confins de sa section locale lorsqu’elle accepte de jouer un rôle crucial au sein du comité de négociation de la convention collective de 2015, sacrifiant du temps avec sa famille pour être à Ottawa.

Le dévouement d’Anna dans les activités syndicales est total. Elle participe à de nombreux comités et se tient au courant de tout ce qui se passe au sein de la section locale de Calgary et ailleurs. Ses efforts à promouvoir l’éducation syndicale auprès des membres tient à sa conviction du pouvoir de l’éducation. Si elle avait pu, elle aurait organisé des séances de formation toutes les fins de semaine pour mieux renseigner les membres et parfaire sa propre éducation syndicale.  

Lorsque les factrices et facteurs ruraux et suburbains (FFRS) intègrent le Syndicat, Anna s’emploie à comprendre leur convention collective et cherche des moyens d’accroître leur participation. Infatigable, elle fait preuve d’une éthique de travail sans relâche, prête à répondre aux demandes le jour, le soir, la fin de semaine et même les jours fériés. Son dévouement reste intact, même après son départ à la retraite à la fin de 2023, puisqu’elle continue d’agir à titre de mentore et de répondre à diverses questions ou préoccupations, en plus d’assumer des tâches relatives à l’arbitrage. 

Au-delà des fonctions syndicales directement liées au poste qu’elle occupe, Anna fait office d’animatrice et participe à différents comités lors des congrès nationaux, contribuant ses idées et son expérience aux discussions et aux décisions. Sa retraite ne marque pas la fin de son engagement; pour beaucoup, elle reste un guide et une source d’inspiration.

L’héritage d’Anna Beale est celui d’une militante infatigable, incroyablement dévouée et ayant un profond engagement envers l’éducation et la solidarité syndicale. Sa carrière à Postes Canada et l’ampleur de son travail syndical, pendant plus de 40 ans, laissent une marque indélébile. Son immense contribution continuera de se faire sentir pendant de nombreuses années.

Tracey Langille - Région de l’Ontario

Tracey Langille - Ontario Region

Tracey Langille a commencé sa carrière à Postes Canada en tant qu’employée occasionnelle de Noël, de 1998 à 2004, à l’établissement de traitement du courrier de Hamilton. En 2005, elle a finalement obtenu le statut d’employée régulière aux termes de l’article 44, en tant que factrice à Burlington. En 2008, elle est devenue commise postale, puis en 2010, elle a de nouveau obtenu un poste de factrice. Durant cette période, elle a occupé pendant quelque temps un poste de CSP à temps partiel, et elle a été formée pour conduire un véhicule de 5 tonnes, mais la transformation postale l’a obligée à retourner à un poste de factrice. Elle a travaillé à plusieurs installations postales avant de revenir à Burlington en tant que factrice, un poste qu’elle occupe encore aujourd’hui. 

Avant de travailler à Postes Canada, Tracey a occupé deux emplois non syndiqués où elle a dû défendre ses droits contre des traitements injustes. Lorsqu’elle a été embauchée aux postes, elle savait qu’elle voulait s’engager dans la vie syndicale. Elle a commencé à participer aux réunions syndicales, et elle a eu l’occasion de suivre une formation de trois jours. Ces activités lui ont permis de grandir en tant que militante. Le Syndicat lui a permis de trouver son courage et sa voix. Elle a appris qu’elle pouvait être une femme qui dirige à sa manière, sans être victime de stéréotypes. Tout cela a exercé une influence considérable sur sa vie et lui a beaucoup appris sur elle-même et sur les autres.

Plus elle en apprenait, plus elle voulait  transmettre ses connaissances. Tracey est devenue déléguée syndicale, et par la suite elle a été élue au poste de secrétaire-archiviste de la section locale de Hamilton, en 2011. La même année, elle a été responsable d’une ligne de piquetage pour la première fois. Tracey se compte chanceuse d’avoir pu occuper un grand nombre de postes exécutifs qui lui ont permis de poursuivre son éducation syndicale. Elle est reconnaissante d’avoir eu l’occasion de siéger au comité exécutif de sa section locale en tant que secrétaire-trésorière, 2e vice-présidente, 1re vice-présidente et, finalement, présidente en 2023. Elle a participé à l’élaboration de graphiques à colonnes, à la procédure de règlement des griefs et à l’observation de nombreuses réorganisations. La consœur Langille est aussi membre du Comité national des femmes et elle a représenté la région de l’Ontario à deux reprises au sein du Comité national d’appel. Ces expériences ont été transformatrices pour elle, et elle sera toujours reconnaissante envers son Syndicat pour tout ce qu’il a accompli pour elle et avec elle.

Tracey croit fermement aux actions du Syndicat et à ce qu’il représente. Elle a montré à ses enfants et à ses petits-enfants l’importance des syndicats, et elle compte bien continuer de faire valoir la pertinence du mouvement syndical. Au cours des 18 derniers mois, en tant que présidente de sa section locale, elle a été obligée de sortir de sa zone de confort. Elle a connu des moments difficiles, mais elle s’est toujours relevée, plus forte que jamais. Elle a grandi en tant que dirigeante syndicale et elle est fière de sa façon d’aborder les nouveaux défis. Elle affirme que c’est le Syndicat qui lui a donné la force de le faire. Tracey est fière d’être membre du STTP et elle est reconnaissante à la section locale de Hamilton de lui avoir donné l’occasion de s’épanouir en tant que leader. Solidarité pour toujours avec le STTP!

Joanne Leader - Région du Toronto métropolitain

Joanne Leader - Metro-Toronto Region

Joanne a commencé à travailler aux postes en 1974.

Dès 1975, elle a participé à sa première ligne de piquetage et à toutes celles qui ont suivi. Joanne est devenue déléguée syndicale en 1976, et a fièrement mené la lutte contre l’employeur sur les lieux de travail. En 1981, elle a participé à la grève qui a permis d’obtenir le droit au congé de maternité. Grâce au travail ardu de notre Syndicat et de consœurs comme Joanne Leader, le droit au congé de maternité est ensuite devenu une loi. Au cours de la violente grève de 1987, la consœur Leader, enceinte à ce moment-là, était en première ligne et a fait face à la police. En 1988, elle est devenue secrétaire-archiviste de la section locale de Toronto et a occupé ce poste avec dignité et fierté. 

En 1990, Joanne a été élue 2e vice-présidente de la section locale de Toronto, un rôle qu’elle a occupé jusqu’en 2019. C’est à ce poste qu’elle s’est réellement distinguée. Très vite, elle a fait valoir énergiquement auprès du comité exécutif de sa section locale la nécessité de mettre en place un comité des femmes, et le premier comité des femmes de la section locale de Toronto a alors vu le jour. Les déléguées et délégués au congrès national de 1990 ont voté massivement en faveur de la mise sur pied d’un Comité national des femmes, et la consœur Leader a été élue pour y siéger. Au congrès national de 1993, les déléguées et délégués ont voté pour rendre obligatoire la mise sur pied d’un comité des femmes dans chaque section locale, et ils ont approuvé le paragraphe 7.59 des statuts nationaux à ce sujet. Ces mesures ont permis aux consœurs de participer aux séances d’éducation et à d’autres activités du Syndicat. 

Joanne a toujours offert son temps et ses connaissances aux membres, aux déléguées et délégués syndicaux et aux dirigeantes et dirigeants élus qui voulaient en apprendre davantage sur le Syndicat et la convention collective. Encore aujourd’hui, les membres savent que la consœur Leader est disponible pour répondre à leurs appels. 

Joanne avait une vision pour simplifier le travail du service des griefs et avoir facilement accès aux renseignements importants. Elle a guidé la création d’une base de données qui permet de chercher dans les dossiers de griefs en fonction de la date, des changements effectués à la convention collective et des déléguées et délégués syndicaux. Cette avancée a changé la manière de fonctionner du service, et de nombreuses sections locales en ont fait la demande. 

En 2019, Joanne a été élue dirigeante des griefs au bureau régional de Toronto. Elle a été réélue à ce poste en 2023 et continue de défendre les droits des membres, de lutter contre les injustices et de montrer l’exemple d’une vraie militante. 

La consœur Leader est la dirigeante qui a servi le plus longtemps au sein du STTP, et ce n’est pas étonnant. Nous la remercions de son soutien inébranlable, son courage, et son engagement envers le Syndicat et tous ses membres. La consœur Leader est l’image même d’une pionnière, et la section locale de Toronto est très fière d’elle. 

Diane Castonguay - Région du Québec

Diane Castonguay - Quebec Region

Diane Castonguay a fait ses débuts aux postes durant la période des fêtes de 1973, pour le ministère des Postes. Embauchée en 1975 comme commis des postes à plein temps, elle se rend compte rapidement que l’employeur ne respecte pas la convention collective et brime ses collègues de travail. Elle débute donc un cheminement syndical diversifié dès 1976 : déléguée syndicale, secrétaire-trésorière adjointe et membre du comité exécutif local de Montréal, assistante déléguée syndicale à l’ETL, ainsi que formatrice. En 1995, elle donnera même de la formation en Haïti lorsqu’elle fera partie d’une délégation du STTP.

Elle a aussi été responsable du comité de communication au local de grève, en 1991. Vous pouvez la voir dans le film Le SPC tient bon, réalisé pour le Syndicat des postiers du Canada. En 1993, elle devient la première femme au Québec à occuper un poste de permanente régionale. 

La cause des femmes lui tenant particulièrement à cœur, Diane Castonguay participe au film Quel numéro, what number? ou le travail automatisé, de Sophie Bissonnette, film documentaire qui s’intéresse aux transformations technologiques qui affectent les emplois occupés majoritairement par des femmes. Elle fera aussi partie des militantes lors de la marche « Du pain et des roses ». En 1994, en collaboration avec le service de l’éducation de la FTQ (Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec), elle participe au montage d’un cours ayant comme objectif de faire prendre conscience de l’importance de l’implication des femmes dans le syndicat et de réunir les femmes des régions du Québec et du Montréal métropolitain du STTP.

Mutée à Saint-Jérôme en 1996, dans la région du Québec, elle continue d’occuper différents rôles et fonctions jusqu’à sa retraite. À titre de responsable des griefs, de vice-présidente ou de présidente de la section locale de Saint-Jérôme, elle participera aussi à la syndicalisation des FFRS et à leur intégration. Elle sera une mentore syndicale et un soutien indéfectible pour plusieurs personnes. 

Nous pouvons en dire autant sur son rôle au palier régional, car organisatrice hors pair, elle a toujours su mettre l’épaule à la roue. Même quand ça brassait, nous savions que nous pouvions toujours compter sur elle.

En plus de son implication dans le STTP, elle a été coordonnatrice du réseau des déléguées sociales et délégués sociaux de la FTQ, responsable locale (RL) pour le Fonds de solidarité de la FTQ de 1996 à 2019, et aussi collaboratrice pour le bulletin d’information de la FTQ, Le monde ouvrier.

Elle a aussi été l’une des premières femmes formatrices en santé et en sécurité du Syndicat des postiers du Canada (SPC) au Conseil des travailleuses et des travailleurs du Montréal métropolitain (CTM).

Diane Castonguay a démontré qu’il est possible de s’engager et de se démarquer dans des fonctions syndicales tout en tenant un rôle capital, soit celui de mère. Que son histoire inspire d’autres femmes à suivre ses traces!

Cette grande syndicaliste a porté bien des chapeaux dans sa carrière, et il est temps qu’elle porte fièrement celui de pionnière. 

Rona Eckert - Région du Centre

Rona Eckert - Central Region

Rona Eckert a commencé à travailler à Postes Canada en 1987, à l’établissement de traitement des lettres du Centre-Sud, à Toronto.  Elle a ensuite obtenu une mutation à l’installation située au 280, avenue Progress à Scarborough. Après la fermeture de cette installation, elle a travaillé au centre principal d’acheminement (Gateway), à Mississauga, avant d’obtenir un poste à North Bay,
en 1997.  

À North Bay, la consœur Eckert s’est vite imposée comme une représentante syndicale sympathique et efficace. Au travail, ses consœurs et confrères l’ont surnommée la « lionne au cœur d’or ». Représentante syndicale forte, sûre d’elle et protectrice, elle n’avait pas peur de s’opposer à la direction et de prendre la parole au nom des membres. Rona était, et est toujours, une ardente défenseure des droits des travailleurs et travailleuses.  

Durant une dizaine d’années, Rona a occupé les postes de vice-présidente, puis de présidente de la section locale de North Bay. Pendant deux mandats, elle a été permanente syndicale suppléante au bureau de la région du Centre. En 2011, elle a été élue permanente syndicale nationale, responsable des consultations, poste qu’elle a occupé pendant 12 ans. Au dernier congrès national du STTP, celui de 2023, la consœur Eckert a été élue 1re vice-présidente nationale. Tout au long de ces années, la consœur a élevé seule deux enfants, devenues aujourd’hui de fortes et merveilleuses jeunes femmes.

Rona possède une solide expérience dans le domaine de la santé et de la sécurité. La défense des travailleuses et travailleurs ayant subi un accident du travail la passionne. Depuis 2020, elle fait partie du conseil d’administration du Centre de santé des travailleurs et travailleuses de l’Ontario. Elle est aussi accréditée pour enseigner les cours de niveau 2 sur les accidents du travail (CSPAAT) auprès de l’organisme Prevention Link. 

Ceux et celles qui ont eu le privilège de voir la consœur Eckert à l’œuvre, c’est-à-dire, prendre la défense des intérêts des travailleurs et travailleuses, que ce soit durant les réunions de consultation avec l’employeur ou lors de visites à la Chambre des communes, ne sont pas prêts d’oublier sa maîtrise des dossiers et la vigueur de ses interventions. La consœur n’a rien perdu de son enthousiasme à défendre les membres ou à exiger le respect des conventions collectives. Les membres qui ont été formés par la consœur Eckert au fil des ans sont encore aujourd’hui des militantes et militants engagés.

L’élection de Rona au poste de 1re vice-présidente nationale au congrès du STTP de 2023 a été accueillie avec beaucoup de fierté par la délégation de la région du Centre. La consœur Eckert n’en impose peut-être pas par sa taille, mais ses convictions, son intégrité et sa détermination et le respect qu’elle inspire sont collossales. La région du Centre est très fière de souligner la riche carrière de la consœur Rona Eckert. 

Carole Woodhall - Région de l’Atlantique

Carole Woodhall - Atlantic Region

En 1979, le bureau de poste de Whitehorse (Yukon) reçoit la candidature de la consœur Woodhall. Voici ce qu’elle a déclaré à propos de son premier emploi aux postes : « Il s’agissait d’un poste isolé, et je voyais le Syndicat d’un bon œil. J’ai obtenu ma permanence dès mon premier jour d’emploi, et, durant ma période d’essai, je suis devenue déléguée syndicale, ce qui m’a donné
de la dignité et un but. » 

En 1980, Carole a obtenu une mutation à la section locale de Fraser Valley (Colombie-Britannique), puis une autre, en 1981, à Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard), avant de s’établir à Halifax (Nouvelle-Écosse) en 1985. Au cours de cette période, elle a occupé des postes au sein des groupes 1 et 2, et, jusqu’en 1990, elle a été secrétaire-trésorière de différentes sections locales.  

De 1990 à 2002, Carole a été permanente syndicale au bureau de la région de l’Atlantique, un poste qui l’a amenée à siéger à des comités et à animer des cours. Elle est notre pionnière et nous en tirons une grande fierté! 

Portée par l’énergie du Syndicat, déterminée à ne pas se laisser intimider, et ayant à son actif des expériences remarquables, Carole a grandement contribué à la fierté de la région de l’Atlantique. 

Durant la grève de 1981, Carole, qui faisait alors partie de la section locale de Fraser Valley, s’est jointe à l’équipe volante, qui allait de lignes de piquetage en lignes de piquetage. La vie syndicale lui convenait tout à fait. 

Elle a participé à son tout premier congrès national du STTP en 1983, à titre d’observatrice « particulièrement intéressée ». Elle a par la suite fait partie d’une délégation officielle à tous les congrès du Syndicat, jusqu’à son départ à la retraite.

Elle s’est beaucoup investie dans le Comité des résolutions générales et des politiques nationales, car elle s’intéressait tout particulièrement au travail de solidarité internationale. 

N’abdiquant jamais ses droits, sa participation à la grève de 1987 lui a valu de se retrouver en prison, où elle lisait des poèmes à teneur syndicale. Durant la grève en compagnie d’autres grévistes, elle avait manifesté son opposition au recours à des briseurs de grève. 

En 1990, elle a participé à la réunion fondatrice du Comité national des femmes.

En 1992, elle était présente à l’assemblée du CTC, qui se tenait à Vancouver, où le confrère Parrot a été élu vice-président du Congrès du travail du Canada. 

Célèbre pour avoir fait partie des Sept de Halifax, qui se sont opposés au travail de briseurs de grève, Carole a de nouveau connu des ennuis. La décision arbitrale rendue dans cette affaire lui était défavorable, mais la solidarité était sauve!  

Son élection à la fédération du travail de l’Île-du-Prince-Édouard, et plus tard au sein du comité exécutif du conseil du travail de Halifax-Dartmouth, l’a aidée à parfaire son éducation et ses compétences syndicales et à mettre en pratique son rôle d’alliée.  

Toujours prête à organiser des ateliers, l’engagement de Carole l’a menée jusqu’à la fédération des femmes cubaines en 1988. 

Les fêtes du 1er mai de 1989 et de 2001 lui ont permis de rencontrer des personnes inspirantes, dont Fidel Castro et des travailleurs et travailleuses des postes de tout l’Amérique, depuis Montevideo (Uruguay) jusqu’à New York. 

En 1989, par l’intermédiaire d’Oxfam Canada, Carole a fait partie d’une délégation qui s’est rendue au Nicaragua, où elle a été frappée par la nécessité de créer et de maintenir de forts liens de solidarité internationale. 

En 1988, elle était présente à la Cour suprême du Canada quand a été rendue la décision Morgentaler, qui décriminalisait l’avortement. Une victoire pour les droits des femmes. 

Carole a participé à la Marche des femmes contre la pauvreté, qui s’est tenue à l’échelle du pays, en 1996. Elle continue de porter l’épinglette « Des emplois et la justice ». 

En 2000, elle a pris part à la Marche mondiale des femmes. Voici son message à ce sujet : « Impliquez-vous, libérez-vous! Il est important que les consœurs sachent qu’elles ne sont pas seules, qu’elles doivent raconter leurs histoires, socialiser et collaborer. » 

Les retraites pour femmes ont aidé Carole à mieux défendre les intérêts de ses consœurs et confrères de travail, et sa participation au comité de santé et de sécurité de sa section locale lui a appris

à défendre ses points de vue avec force.   

Carole aime dire : « L’éducation permet non seulement d’améliorer la confiance en soi, mais aussi d’acquérir les outils qui nous donnent du pouvoir. Tout comme la marée montante soulève

tous les bateaux, je crois fermement que notre force provient des membres de la base. » 

Les nombreux gains, pour lesquels Carole s’est battue et qu’elle a remportés durant ses années de militantisme resteront à jamais une source de grande fierté. 

Lorsqu’on lui demande quels sont les gains qui ont eu le plus d’importance pour elle, elle répond le congé de maternité, le fonds de garde d’enfants, le comité des femmes, le comité des droits de la personne, la solidarité internationale, le programme d’éducation, la création de la société d’État en 1981, les droits d’ancienneté et de mutation, le droit à différents congés, le travail d’élaboration des politiques, l’adhésion des FFRS au STTP en 2022 et, enfin, notre « pain et beurre », comme elle le dit, c’est-à-dire, les salaires et les avantages sociaux.  

Après avoir travaillé pendant 12 ans au bureau régional, Carole a choisi de ne pas briguer un poste de nouveau, laissant plutôt la chance à un autre membre. Elle s’est donc retrouvée factrice, à l’âge de 45 ans. Bravo Carole!

Selon Carole : « Il faut du courage pour prendre la parole à un micro et pour se faire entendre sur les lignes de piquetage. La présence d’un nombre toujours plus grand de femmes est très encourageante. Le harcèlement sexuel et la violence à l’endroit des femmes étaient, et demeurent, un problème, tant au travail qu’à l’extérieur du travail. Nous avons besoin d’alliés pour défendre les acquis des femmes et les droits de tous les travailleurs et travailleuses. » 

Carole est reconnaissante envers tous ceux et celles qui ont combattu à ses côtés, tout comme nous le sommes envers elle. En novembre 2024, au deuxième jour de la grève, elle était là à nos côtés sur la ligne de piquetage. 

« L’éducation sur les questions de justice sociale méritera toujours notre soutien. À chaque époque, ses luttes, ses gains. La lutte continue. »