Carole Woodhall - Région de l’Atlantique

En 1979, le bureau de poste de Whitehorse (Yukon) reçoit la candidature de la consœur Woodhall. Voici ce qu’elle a déclaré à propos de son premier emploi aux postes : « Il s’agissait d’un poste isolé, et je voyais le Syndicat d’un bon œil. J’ai obtenu ma permanence dès mon premier jour d’emploi, et, durant ma période d’essai, je suis devenue déléguée syndicale, ce qui m’a donné
de la dignité et un but. »
En 1980, Carole a obtenu une mutation à la section locale de Fraser Valley (Colombie-Britannique), puis une autre, en 1981, à Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard), avant de s’établir à Halifax (Nouvelle-Écosse) en 1985. Au cours de cette période, elle a occupé des postes au sein des groupes 1 et 2, et, jusqu’en 1990, elle a été secrétaire-trésorière de différentes sections locales.
De 1990 à 2002, Carole a été permanente syndicale au bureau de la région de l’Atlantique, un poste qui l’a amenée à siéger à des comités et à animer des cours. Elle est notre pionnière et nous en tirons une grande fierté!
Portée par l’énergie du Syndicat, déterminée à ne pas se laisser intimider, et ayant à son actif des expériences remarquables, Carole a grandement contribué à la fierté de la région de l’Atlantique.
Durant la grève de 1981, Carole, qui faisait alors partie de la section locale de Fraser Valley, s’est jointe à l’équipe volante, qui allait de lignes de piquetage en lignes de piquetage. La vie syndicale lui convenait tout à fait.
Elle a participé à son tout premier congrès national du STTP en 1983, à titre d’observatrice « particulièrement intéressée ». Elle a par la suite fait partie d’une délégation officielle à tous les congrès du Syndicat, jusqu’à son départ à la retraite.
Elle s’est beaucoup investie dans le Comité des résolutions générales et des politiques nationales, car elle s’intéressait tout particulièrement au travail de solidarité internationale.
N’abdiquant jamais ses droits, sa participation à la grève de 1987 lui a valu de se retrouver en prison, où elle lisait des poèmes à teneur syndicale. Durant la grève en compagnie d’autres grévistes, elle avait manifesté son opposition au recours à des briseurs de grève.
En 1990, elle a participé à la réunion fondatrice du Comité national des femmes.
En 1992, elle était présente à l’assemblée du CTC, qui se tenait à Vancouver, où le confrère Parrot a été élu vice-président du Congrès du travail du Canada.
Célèbre pour avoir fait partie des Sept de Halifax, qui se sont opposés au travail de briseurs de grève, Carole a de nouveau connu des ennuis. La décision arbitrale rendue dans cette affaire lui était défavorable, mais la solidarité était sauve!
Son élection à la fédération du travail de l’Île-du-Prince-Édouard, et plus tard au sein du comité exécutif du conseil du travail de Halifax-Dartmouth, l’a aidée à parfaire son éducation et ses compétences syndicales et à mettre en pratique son rôle d’alliée.
Toujours prête à organiser des ateliers, l’engagement de Carole l’a menée jusqu’à la fédération des femmes cubaines en 1988.
Les fêtes du 1er mai de 1989 et de 2001 lui ont permis de rencontrer des personnes inspirantes, dont Fidel Castro et des travailleurs et travailleuses des postes de tout l’Amérique, depuis Montevideo (Uruguay) jusqu’à New York.
En 1989, par l’intermédiaire d’Oxfam Canada, Carole a fait partie d’une délégation qui s’est rendue au Nicaragua, où elle a été frappée par la nécessité de créer et de maintenir de forts liens de solidarité internationale.
En 1988, elle était présente à la Cour suprême du Canada quand a été rendue la décision Morgentaler, qui décriminalisait l’avortement. Une victoire pour les droits des femmes.
Carole a participé à la Marche des femmes contre la pauvreté, qui s’est tenue à l’échelle du pays, en 1996. Elle continue de porter l’épinglette « Des emplois et la justice ».
En 2000, elle a pris part à la Marche mondiale des femmes. Voici son message à ce sujet : « Impliquez-vous, libérez-vous! Il est important que les consœurs sachent qu’elles ne sont pas seules, qu’elles doivent raconter leurs histoires, socialiser et collaborer. »
Les retraites pour femmes ont aidé Carole à mieux défendre les intérêts de ses consœurs et confrères de travail, et sa participation au comité de santé et de sécurité de sa section locale lui a appris
à défendre ses points de vue avec force.
Carole aime dire : « L’éducation permet non seulement d’améliorer la confiance en soi, mais aussi d’acquérir les outils qui nous donnent du pouvoir. Tout comme la marée montante soulève
tous les bateaux, je crois fermement que notre force provient des membres de la base. »
Les nombreux gains, pour lesquels Carole s’est battue et qu’elle a remportés durant ses années de militantisme resteront à jamais une source de grande fierté.
Lorsqu’on lui demande quels sont les gains qui ont eu le plus d’importance pour elle, elle répond le congé de maternité, le fonds de garde d’enfants, le comité des femmes, le comité des droits de la personne, la solidarité internationale, le programme d’éducation, la création de la société d’État en 1981, les droits d’ancienneté et de mutation, le droit à différents congés, le travail d’élaboration des politiques, l’adhésion des FFRS au STTP en 2022 et, enfin, notre « pain et beurre », comme elle le dit, c’est-à-dire, les salaires et les avantages sociaux.
Après avoir travaillé pendant 12 ans au bureau régional, Carole a choisi de ne pas briguer un poste de nouveau, laissant plutôt la chance à un autre membre. Elle s’est donc retrouvée factrice, à l’âge de 45 ans. Bravo Carole!
Selon Carole : « Il faut du courage pour prendre la parole à un micro et pour se faire entendre sur les lignes de piquetage. La présence d’un nombre toujours plus grand de femmes est très encourageante. Le harcèlement sexuel et la violence à l’endroit des femmes étaient, et demeurent, un problème, tant au travail qu’à l’extérieur du travail. Nous avons besoin d’alliés pour défendre les acquis des femmes et les droits de tous les travailleurs et travailleuses. »
Carole est reconnaissante envers tous ceux et celles qui ont combattu à ses côtés, tout comme nous le sommes envers elle. En novembre 2024, au deuxième jour de la grève, elle était là à nos côtés sur la ligne de piquetage.
« L’éducation sur les questions de justice sociale méritera toujours notre soutien. À chaque époque, ses luttes, ses gains. La lutte continue. »